Nous proposons un effort particulier dans le domaine de la santé pour lutter contre les déserts médicaux qui s’installent désormais en ville et à Grenoble plus particulièrement (c’est là une conséquence du numerus clausus imposé par des gouvernements de droite dès les années 1980, décision que les communistes avaient combattue en pleine conscience des conséquences qui allaient s’en suivre). C’est la possibilité pour les Grenoblois·es de se soigner qui est remise en cause. Une situation inacceptable pour chacun d’entre nous mais aussi une dégradation du système de santé de moins en moins capable de prévention.
Soutien à l’offre de santé
Les services de santé locaux sont des outils essentiels à la satisfaction des besoins en santé de la population. La Ville agit au quotidien pour soutenir l’offre de santé du territoire et s’engage pour favoriser l’accès à l’information sur les parcours de santé et la coordination des acteurs.
Ainsi, dans le cadre de sa convention avec l’association de gestion des centres de santé de Grenoble (AGECSA), la Ville soutient activement ses cinq centres de santé qui se distinguent par leur rôle crucial dans l’accès aux soins en quartier populaire. La Ville soutient aussi la création d’un centre de santé enfants-parents à la Villeneuve, prévue en 2025.
A Grenoble, cinq centres de santé sont gérés par l’association de gestion des centres de santé (AGECSA, le réseau de centres de santé), dont trois dans des locaux municipaux. Près de 18 000 patient·es y sont reçu-es chaque année pour 136 500 actes médicaux. Le centre de santé des Géants, à la Villeneuve, a été reconstruit et inauguré en 2022. Son équipe est composée de treize professionnel·les dont six médecins généralistes, et prend en charge 3 000 patient·es. La création de Solident, qui procure des soins dentaires à des personnes sans couverture sociale, a été soutenue par la ville.
Installer de nouveaux centres de santé en concertation avec les professionnels de santé et les habitants doit être une priorité. C’est un axe majeur pour développer la prévention – la santé avant le soin et une source d’économies pour les dépenses de santé – et agir contre les inégalités sociales dans l’accès aux soins. Le développement des centres de santé est aussi une bonne pratique pour contenir les dépassements d’honoraires.
L’accès à la santé ne se limite pas aux centres de santé. Nous proposons de renforcer les partenariats avec les organisations professionnelles – comme la communauté professionnelle territoriale de santé par exemple – avec l’objectif de faciliter l’installation de médecins, mais aussi de l’ensemble des professionnels de santé en nombre insuffisants dans notre ville, dentistes, kinésithérapeutes, etc.
La Ville apporte également son soutien à des structures de soins solidaires comme Solident, qui propose des soins dentaires à des personnes en rupture de couverture sociale, et de nombreuses associations du territoire, comme le Point Précarité Santé « POPS », Médecins du Monde, la Maison des Femmes, etc., qui œuvrent pour l’accès aux soins et à la prévention des habitant-es, en particulier des plus fragiles.
Par ailleurs, le CCAS participe à l’offre de soins pour les personnes en situation de grande précarité, dans le cadre notamment d’un service de lits d’accueil médicalisés (LAM), créé en 2019, qui offrent un hébergement et des soins à des personnes atteintes de maladies graves et/ou chroniques sans domicile. 11 lits halte soins santé (LHSS) prennent également en charge des personnes sans domicile et, depuis 2022, une équipe mobile précarité santé (EMPS) intervient directement auprès de personnes hébergées ou vivant à la rue.
La Ville agit également pour renforcer la coordination des acteurs de santé et du médico-social, améliorer l’accès à l’information en santé et fluidifier les parcours de soins, dans le cadre notamment de son contrat local de santé, du conseil local de santé mentale et de sa convention avec la Communauté Professionnelle Territoriale de Santé (CPTS) de Grenoble qui représente les professionnels de santé libéraux du territoire.
L’accès aux droits en santé
Depuis 2016, quatre médiatrices en santé de la Ville facilitent le recours aux droits en santé et l’accès aux soins de personnes en situation de précarité et/ou éloignées du système de santé, notamment les personnes vivant en quartier de veille active ou quartier prioritaire de la Ville qui rencontrent des difficultés dans leurs démarches liées à la santé.
Les médiatrices de la Ville assurent des permanences avec et sans rendez-vous au sein de plusieurs maisons des habitant-es (MDH) pour informer et accompagner les habitant-es dans l’ouverture de leurs droits en santé et/ou les orienter vers les professionnel-les de santé adapté-es.
Elles peuvent proposer des accompagnements physiques et/ou des visites à domicile lorsque cela s’avère nécessaire mais toujours dans l’objectif de permettre, à terme, que la personne concernée recouvre l’autonomie nécessaire pour être actrice de son parcours de soins.
Elles mènent également des actions d’aller-vers et participent à des temps forts (Caravane des droits, événements phares de quartier, Journée européenne des droits en santé et/ou Journée nationale de l’accès aux droits, projets mis en œuvre par des partenaires travaillant avec le public-cible, etc.) pour aller à la rencontre des publics les plus éloignés du système de santé.
Les actions de prévention et de promotion de la santé
Les infirmières de prévention du service Promotion de la santé de la ville élaborent et mettent en œuvre des actions d’information, de prévention et de promotion de la santé auprès d’un public éloigné du soin et/ou de la prévention.
Elles organisent tout au long de l’année des actions collectives de prévention primaire et secondaire sur l’ensemble du territoire grenoblois au sein des maisons des habitant-es (MDH) et en lien avec les associations de solidarité.
La prévention et les dépistages, c’est aussi dès l’école. Le service de santé scolaire de la ville joue dans ce domaine un rôle primordial pour assurer les dépistages, gérer les situations de contagion, et suivre les enfants en situation de handicap. Il doit avoir les moyens de ses missions, en collaboration avec les partenaires de la ville.
Plus largement, le droit à la santé, c’est aussi l’attention aux conséquences sur la santé d’une mauvaise qualité de l’environnement. La qualité de l’air s’est améliorée à Grenoble. – 42% de dioxyde d’azote dans l’atmosphère entre 2015 et 2023, – 24% de particules PM10 au cours de la même période – source : Atmo (station Grands Boulevards). Les efforts doivent être poursuivis, notamment par l’amélioration des appareils de chauffage au bois. La ville et la métro aident à l’acquisition de poêles moins polluants. Le développement du réseau de chaleur urbain est la solution de long terme pour réduire les émissions de polluants et de gaz à effets de serre dues au chauffage.
La santé environnementale, c’est aussi une attention au bruit. Les aménagements urbains doivent davantage prendre en compte cette dimension. Enfin la préservation de la qualité de l’eau doit être une préoccupation majeure.
Autre aspect pour préserver la santé à long terme, la croissance de la part du bio dans la restauration collective doit être poursuivie.
Enfin, nous nous prononçons pour la mise en œuvre d’une véritable sécurité sociale de l’alimentation au niveau locale, une caisse gérée démocratiquement avec les usagers et les producteurs locaux de façon à assurer l’accès à une alimentation de qualité en même temps qu’une juste rémunération pour les producteurs. Cette sécurité de l’alimentation permettra de sortir l’alimentation du marché capitaliste avec ses corollaires que sont l’agro-industrie, les atteintes à l’environnement, les marges indues des distributeurs et l’appauvrissement des agriculteurs.
Une attention spécifique à la santé mentale
Nous proposons également de renforcer l’action pour la santé mentale notamment en soutenant l’action des associations de professionnels et de patients pour développer des actions de prévention. Dès 2021, la ville a formé ses agent·es aux premiers secours en santé mentale pour l’accueil et l’accompagnement des personnes manifestant des troubles du comportement. Cette vigilance sur le terrain est nécessaire pour diriger au plus tôt vers des protocoles de soins.
Des choix municipaux qui s’exerce dans un contexte national
Cette politique municipale doit aller de pair avec la dénonciation des choix budgétaires gouvernementaux qui étranglent le système de santé, notamment en s’attaquant aux ressources de la Sécurité sociale. Les exonérations des cotisations sociales dues par les entreprises remettent en cause le droit à la santé et dégradent le fonctionnement des hôpitaux et du système de soins en général. A ce titre, le rôle de président du conseil de surveillance du CHU qu’exerce le maire de Grenoble est un levier d’intervention qui doit être utilisé.
Dans ce cadre, le soutien à la clinique mutualiste – la Mut’ – doit être poursuivi. Dès 2020, Grenoble s’est opposée au transfert de la gestion de l’activité du Groupe hospitalier mutualiste à la nébuleuse financière de Bernard Bensaid. Le dossier juridique et financier n’est pas clos, après la mise en examen de Bernard Bensaid et la liquidation judiciaire du groupe Avec. Nous soutenons les syndicats FO et CGT, l’union de quartier Berriat Saint-Bruno Europole et le Collectif des usagers des cliniques mutualistes dans leurs mobilisations grâce auxquelles la Mut’ peut encore espérer un avenir dans la sphère de l’accès à la santé pour tous.